Trois chroniques d’André Léo dans le journal L’Espérance

Vers la fin de l’année 1859, Grégoire Champseix a été pressenti par Armand Lévy et Ladislas Mickiewicz qui viennent de fonder à Genève en octobre 1859 un journal francophone, l’Espérance, dont le propos principal est de soutenir les nationalités opprimées d’Europe, pour venir renforcer l’équipe du journal. Les fondateurs, en effet, ont choisi Genève comme siège de leur publication pour échapper à la censure française. Mais l’un comme l’autre ont à faire ailleurs, Armand Lévy à Paris, Ladislas Mickiewicz dans les instances politiques et militaires de la Pologne en exil. Ils cherchent un résident stable à Genève, et proposent à Grégoire, dont ils connaissent probablement les responsabilités qu’il a assumées auparavant dans divers organes de presse, d’être l’administrateur de leur journal. Début 1860, la chose est faite. Grégoire a donné sa démission de son poste d’instituteur de français à l’École moyenne de Lausanne, et toute la famille Champseix est venue s’installer à Genève.

Assez tôt, il devient évident que Grégoire est, de fait, le principal responsable éditorial de l’Espérance. N’écrit-il pas de Genève à son ami Théophile Thoré 4, le 31 janvier 1860 “Nous avons quitté Lausanne, nous résidons à Genève, où je suis administrateur et un peu rédacteur de l’Espérance, journal des nationalités, fondé ici par Armand Lévy et L. Mickiewicz, le fils aîné du poète.” Et vers la fin de la même page : “Tu sais ce que c’est qu’un journal quotidien, à grand format, et tu admets qu’au moment où je viens de finir [il] faille recommencer”.

Dès qu’il dispose de responsabilités dans la publication de ce périodique, il songe à y donner en feuilleton le second roman de sa femme, Un mariage scandaleux. Léodile a déjà, grâce à la médiation de Thoré, alors résidant en Belgique, pu faire éditer à Bruxelles son premier roman, Une vieille fille, sous la signature “Léo”, en février 1859. Sur la lancée, le manuscrit du Mariage scandaleux a pris à son tour le chemin de Bruxelles, et les deux lettres de Grégoire à Thoré qui nous sont parvenues, pour ce début d’année 1860 7, le montre soucieux de faire maintenant revenir à Genève ce manuscrit qui est l’unique état 8 du roman.

Ce texte arrivé à bon port, Grégoire le publie dans l’Espérance du 1er mai au 28 juillet 1860, toujours sous la signature de “Léo”.

Mais notre amie Françoise Tarrade a fait, au sujet de l’Espérance, de nouvelles trouvailles, en consultant à la bibliothèque parisienne de l’Arsenal la collection lacunaire qu’elle possède du journal. Elle y a découvert quatre articles d’André Léo, toujours signés Léo”, qui sont des critiques de livres, et qui paraissent le dimanche sous la rubrique Variétés”, les 11 mars, 10 et 17 juin et le 1er juillet, l’article du 10 juin faisant référence à un précédent, du 20 mai. On peut en déduire que ces contributions de Léodile forment une chronique régulière.

Ces textes sont à retrouver ici <----
Jean Pierre Bonnet

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