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7 décembre 2006, 00:30, par Olivier Picard

Léodile Bera-Champsex, dite André Léo (1824- 1900) Georges Sand poitevine ?

Léodile Bera est née à Lusignan le 18 août 1824 et resta mélusine jusqu’en 1830, puis vécu à Champagné St Hilaire, berceau de sa famille paternelle, jusqu’en 1851, année de son mariage avec le journaliste Pierre Grégoire Champseix. Agée de 27 ans, Léodile fut une fine observatrice des coutumes Poitevines du milieu du XIXe sciècle. Avec son père, juriste aux idées avancées, et ses amis républicains et francs-maçons, elle suivi le mouvement des idées socialistes et révolutionnaires.
Rejoignant en Suisse son mari (proscrit par Louis Napoléon pour ses idées opposées au second empire autoritaire), elle se charge de l’éducation de ses deux fils, André et Léo, dont elle prendra plus tard les prénoms pour former un pseudonyme lui permettant d’éditer ses romans à thèse, chose impossible en 1860 pour une femme.

Un Mariage Scandaleux : tendre histoire d’amour dans un village de la Vienne, Champagné St Hilaire, au milieu du XIXe sciècle !

De retour en France, Léodile Bera cherchera en effet à éditer en 1862 son premier roman « Un mariage scandaleux » qui reçoit de bonnes critiques, (Comparée à Georges Sand : même force, même ampleur, même simplicité…) : La commune de Champagné St hilaire (Chavagny à l’époque) sert de cadre à l’intrigue : Les scènes de la vie quotidienne, les travaux des champs selon les saisons, les fêtes, ballades ou deuils y sont relatés avec beaucoup de précision. Dans ce roman champètre, Léodile nous présente quelques familles bourgeoises (nanties ou ruinées) ou des foyers de paysans pauvres. Le theme du livre est le mariage d’amour entre un journalier agricole et une jeune fille de la moyenne bourgeoisie : ce roman, dont Jules Vallès fit l’éloge, bouscule les traditions séculaires et les convenances bourgeoises et religieuses de la société du second empire. Léodile campe des gens de la ville, des arrivistes, des « hobereaux » avec leurs préjugés et leurs « mariages de raison » arrangés selon la dot ou la valeur des terres.
Léodile Bera écrira d’autres romans tels « Une vieille fille, Un divorce, Les deux filles de M. Plichon, Jacques Galeron, L’idéal au village, Aline-Ali…), qui parurent aussi dans le journal « Le Sciècle », et lui donnèrent une certaine notoriété dans le monde socialiste et féministe de la fin du second empire, et lui permit d’écrire dans la revue « Le droit des femmes », ou dans les journaux « La réforme, l’opinion nationale ». Léodile Bera fut la seule femme de lettre à participer activement au mouvement populaire de la commune, créant un journal « La sociale », ou elle rappelle ses objectifs sur l’éducation des filles « …fonder l’éducation sur la liberté, la science, la justice et l’égalité, (…) former des citoyennes libres dans un pays libre ». Pendant la commune, elle côtoya Louise Michel, Elisa Gagneur, Jules Vallès et Benoit Malon.
Grace au travail des chercheurs et historiens, les actions et écrits d’André Léo prennent de plus en plus d’importance dans l’histoire des droits de la Femme comme dans celle de la commune de Paris. La réédition du premier roman de Léodile Bera, poitevine de naissance, contribue à une meilleure connaissance de la romancière, de la journaliste, de la militante féministe et socialiste de la première heure. Elle avait un scièycle d’avance pour certaines revendications.

(Extrait de la préface de « Un mariage scandaleux » par Roger PICARD, historien)
UN MARIAGE SCANDALEUX cahier de pays Chauvinois

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